Programmes stratégiques Eureka: 30 projets ont démarré depuis juillet 2001
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Jacques Marouani
Ces projets représentent un coût de 881,5 M€, dont 567,1 M€ pour ceux issus de Medea+, le programme dédié à la microélectronique. La France, premier contributeur, prend en charge 37% de ce coût.
Les grands programmes stratégiques Eureka centrés sur l'électronique (Medea+, Pidea, Eurimus et Itea) ont généré 30 projets (dont 17 initiés par la France) pour un coût total (aides publiques comprises) de 881,5 M€, au cours des 12 mois de la présidence grecque (juillet 2001- juin 2002) dont les résultats doivent être annoncés aujourd'hui, 28 juin, lors de la conférence interministérielle de Salonique. Lors de l'exercice précédent, 50 projets avaient été lancés dans le cadre des programmes stratégiques pour un coût de 1,758 milliard d'euros (voir notre numéro du 5 juillet 2001), matérialisant alors un pic, tant en montant qu'en nombre de projets, en raison du lancement de Medea+, le programme dédié à la microélectronique.
Lors de la présidence grecque, Medea+ a généré 10 projets pour un coût de 567,1 M€, Itea (logiciels pour l'électronique) 13 projets pour un coût de 238,8 M€, Pidea (passifs d'interconnexion) 4 projets pour un montant de 57,6 M€, enfin, Eurimus (microsystèmes) 3 projets à hauteur de 18 M€. Comme les années précédentes, les entreprises et les pouvoirs publics français ont continué à jouer un rôle déterminant dans ces projets stratégiques, puisque avec une participation financière moyenne de 37,3% (contre 36,3% lors de l'exercice précédent) la France a encore accru son rôle de premier contributeur (voir tableau ci dessus). Alors que 18 pays participent aux programmes stratégiques Eureka, les cinq premiers contributeurs (France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Belgique) interviennent à hauteur de 90% du coût total des projets.
La France pourrait financer davantage de projets indépendants
Hers programmes stratégiques et tous secteurs confondus, 170 autres projets environ ont été lancés pendant la présidence grecque, d'Eureka pour un montant de 410 M€, soit un résultat en léger retrait par rapport à l'exercice précédent, au cours duquel 187 projets avaient été labellisés pour un coût de 500 M€. Au total, les entreprises françaises ont participé à 29 projets qui représentent un coût de 90 M€, dont 49,2 M€ de part nationale (financement public inclus). 10M€ proviennent de l'Anvar (Agence nationale pour la valorisation de la recherche) sous forme d'avances remboursables ou de BSA (bons de souscription d'actions), dispositif mis en place par l'agence il y a un an. Or ce montant provenant de l'Anvar aurait pu être sensiblement supérieur s'il y avait eu plus de projets de qualité. De même, le ministère français de la Recherche n'est intervenu qu'à hauteur de 2 M€ dans les projets indépendants.
" Pour les années à venir, la BEI (Banque européenne d'investissement) a mis à la disposition de l'innovation en Europe quelque 15 milliards d'euros sur trois ans sous forme de prêts à taux réduit, dont une partie pourrait très bien être utilisée au financement de projets Eureka ", ajoute Gilbert Nicolaon, coordinateur national français d'Eureka.
Cela montre que le temps du "tout-subventionné" est bien révolu, mais que les possibilités de financements sont très supérieures à ce que l'on observait dans le passé. La prise de risqué également, car, comme le montrent les résultats de l'exercice 2001-2002, les start-up se lancent de plus en plus souvent dans des coopérations européennes au sein d'Eureka. 12 projets ont ainsi concerné des entreprises de création récente, mobilisant plus de 40%, en nombre, des aides françaises destinées aux PME, la réussite de ces projets se trouvant conditionnée par la qualité du financement des fonds d'amorçage et des capital-risqueurs. C'est une évolution significative, car il y a encore 5 ans Eureka n'apportait sa contribution qu'à des entreprises mûres (ayant plus de 10 ans), nécessitant peu d'apports extérieurs en fonds propres.
Parmi les projets indépendants à participation française, une dizaine met en œuvre de l'électronique pour un montant total de 34,8 M€, la plupart concernant des applications plutôt que des composants (comme le tri des fruits par des capteurs en fonction de leur couleur, de leur dimension et de leur taux de maturité, ou encore l'imagerie médicale). Compte tenu de l'existence des projets stratégiques à connotation fortement électronique, seulement deux projets indépendants sont plus spécifiquement centrés sur les composants (Nemtec, dans le domaine des écrans LCD, et Easyprint, qui développe une solution de stockage et d'impression numérique sans PC à base de processeur ARM). En examinant le détail des projets, on s'aperçoit que plusieurs projets du secteur des technologies de l'information (électronique, télécoms, informatique) ont été générés par des entreprises de Sophia-Antipolis, où une antenne de l'Anvar a été mise en place cette année (alors qu'il n'y en avait aucun les années précédentes).
BILAN DES PROGRAMMES STRATÉGIQEUS | ||||
Programmes (juillet 2001-juin 2002) |
Nombre total de projets |
Nombre de projets initiés par la France |
Coût total M€ |
Part du financement français |
Medea+ |
10 |
6 |
567,1 |
38,8% |
Itea |
13 |
6 |
238,8 |
28,9% |
Pidea |
4 |
4 |
57,6 |
60,2% |
Erimus |
3 |
1 |
18 |
27,2% |
Total |
30 |
17 |
881,5 |
37,3% |
La part du financement français public et privé varie de près de 30% pour Itea à 60% pour Pidea.
Source : Secrétariat français Eureka