L'Europe ratrappe son retard en matière de logiciels enfouis
by Jean-Charles Guézel
Le troisième symposium Itea (Information Technology for European Advancement) a tiré un bilan complet de ce programme européen de R&D après quatre années de fonctionnement. Trente six projets ont été labellisés. Vingt nouveaux démarrent ou sont prêts à le faire.
La « crème » de l'industrie européenne des logiciels enfouis e du « middleware » (logiciel médian, a mi-chemin entre les applications de bas niveau et l'utilisateur) s'est réunie les 10 et 11 octobre dernier, à Amsterdam, à l'occasion du troisième symposium Itea (Information
Technology for European Advancement).
Ce programme Eureka, dont la création remonte à 1999, a pour vocation de mettre en relation les fournisseurs de technologie et d'ingénierie logicielle avec les organismes susceptibles de les financer. Objectif final : coordonner la recherche appliquée ou, plus exactement, rattraper un « certain » retard accumulé dans le domaine du logiciel par rapport aux États-Unis…
Aujourd'hui, Itea est arriv é pratiquement à mi-chemin de son parcours (l'échéance est prévue pour 2007) et active les projets issus de son cinquième appel d'offre. Ce dernier a couvert cinq grands domaines applicatifs (domotique, cyber-enterprise, mobilité, services et infrastructures d'intermédiation, ingénierie des systèmes complexes) et douze sous-catégories (création et capture du contenu, représentation du contenu, gestion des données et du contenu, transport et protocoles de réseau, gestion distribuée de réseau, gestion des ressources, sécurité, interaction homme machine, ingénierie des systèmes, ingénierie du logiciel, support à l'ingénierie des processus).
Après quatre années et cinq appels d'offres, il était temps de faire un point complet sur l'expérience engrangée, et c'est précisément ce à quoi ont été convié s les quelque 250 participants au symposium d'Amsterdam.
A ce jour, 36 projets ont été labellis é s (dont 14 sont maintenant achevés) et vingt nouveaux démarrent ou sont sur le point de démarrer. Plus de 5000 personnes-ans ont déjà été investis et 10000 autres sont attendus dans les cinq prochaines années. Le bilan montre que les sujets retenus sont variés et intéressent de nombreuses industries (automobile, télécommunications, électronique grand-public, médical…). Avec toutefois quelques thèmes récurrents : la maison numérique, l'audiovisuel, les réseaux post-3G ou encore les routeurs IP.
Lors du symposium, plus d'une trentaine de projets ont été exposes en détail, parmi lesquels Digital Cinema et Proteus, particulièrement révélateurs de l'importance des enjeux stratégiques qui sous-tendent Itea.
Digital Cinema, conduit par Barco, vise à définir et à développer une chaîne numérique couvrant tous les aspects de la production cinématographique, de la prise de vue à la projection, en passant par le stockage et la distribution. Un sujet brûlant, au moment même ou l'industrie américaine signe des alliances commerciales et établit ses propres standards.
Dans un tout autre registre, Proteus, dirig é par Cegelec, consiste à mettre au point une plate-forme de « e-maintenance » concurrente de celle promue par l'alliance nord-americaine Mimosa (Machinery Information Management Open System Alliance). Il s'agit, l à encore, d'un sujet dont nous serons probablement appelés à reparler.
Pour en savoir plus : voir le site d'Itea : http://www.itea-office.org/
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